L’antenne International Security and Defense a sélectionné pour vous les informations importantes de la semaine du 29 mars 2021. L’article a été rédigé par Clarisse Bruneton.
La France prend le commandement de la Task Force 50
Le 31 mars, la Ministre des armées, Florence Parly, a annoncé que la France prenait le commandement du volet maritime de la Task Force 50. Cette coalition internationale, menée par les États-Unis depuis 2014, combat Daech dans le Golfe et est aujourd’hui tournée vers les conflits en Syrie et en Irak.
C’est la deuxième fois que la France assure ce rôle de commandement, grâce au groupe aéronaval du GAN, qui s’articule autour du Charles-de-Gaulle et se compose de 4 navires (3 frégates et un bâtiment de commandement de commandement et de ravitaillement). Dans son communiqué, le ministère des armées affirme que l’armée française, en prenant part à cette coalition, aspire à diminuer les tensions régionales et à permettre la liberté de navigation dans une zone qu’elle considère comme « vitale, instable et complexe ».
Si la France prend la tête de cette Task Force, c’est avant tout parce que l’US Navy ne peut assurer ce rôle : ses deux porte-avions, l’USS Theodore Roosevelt et l’USS Dwight D. Eisenhower se trouvent respectivement dans l’océan Indien et en Mer Méditerranée. L’armée américaine ne peut donc pas prendre la tête de la Task Force 50, généralement déployée dans le golfe Persique.
3 commandants militaires démissionnent au Brésil
Le 30 mars, les chefs des armées brésiliennes de l’air (le général Moretti Bermudez), de terre (le général Edson Pujol) et de la marine (Ilques Barbosa) ont démissionné, dans un contexte de crise politique au Brésil. Ces trois commandants ont quitté leurs fonctions en protestation au remaniement du gouvernement annoncé par le président Jair Bolsonaro la veille, et après avoir appris qu’ils seraient à leur tour probablement limogés. Parmi les ministres remplacés, le général Azevedo a été renvoyé. Dans sa lettre de démission, il dénonce la politisation de l’armée et met en avant la nécessité de « préserver l’armée comme une institution d’État ».
Les tensions entre Jair Bolsonaro et l’armée, qui l’a pourtant soutenu lors des dernières présidentielles, ne datent pas d’hier : la mobilisation de l’armée pour lutter contre la crise sanitaire du Covid-19 en avait déjà fait tiquer plus d’un. Le ministre de la Défense avait d’ailleurs exprimé son désaccord. Face à ce remaniement, il semble que Jair Bolsonaro, fragilisé par sa gestion de la crise et le retour de Lula, cherche à contrôler davantage l’armée.
Les États-Unis se dotent de casques de réalité augmentée
Après trois ans d’expérimentation, les États-Unis ont finalement validé l’achat de 120 000 casques de réalité augmentée auprès de l’entreprise Microsoft. Ce contrat rapportera quelque 21 milliards de dollars pour l’entreprise fondée en 1975 par Bill Gates.
Ces casques représentent un réel avantage pour l’armée américaine : permettant aux soldats de s’entraîner et de combattre dans le noir, mais aussi de cibler davantage leurs cibles et de voir à travers les cloisons, ils sont destinés au combat rapproché en milieu urbain. Tout ça grâce au système IVAS, le Système Intégré d’Augmentation Visuelle, expérimenté depuis 2018 par Microsoft.
En 2018, ce contrat avait fait des remous parmi les employés de l’entreprise américaine : près de 100 employés de Microsoft en avaient en effet demandé l’annulation, estimant que de tels casques produiraient des machines de guerre et considérant que l’entreprise ne devrait pas développer de technologies liées à l’armement.
Dassault et Airbus enfin d’accord sur le projet SCAF
Le 2 avril, Dassault Aviation et Airbus sont enfin tombés d’accord sur le projet d’avion de combat du futur (NGF), développé dans le cadre du projet européen SCAF (Système de combat aérien du futur). Lancé en 2017 par la France et l’Allemagne et rejoint plus tard par l’Espagne, ce projet vise à construire le Système de combat aérien du futur. Il remplace le programme précédent, A 400M, qui a connu de nombreux déboires.
Pilier central du SCAF, le « Next Generation Fighter » doit remplacer à terme les Rafale et les Eurofighter. Le projet est soutenu par Dassault Aviation et Airbus, qui représente les parts allemandes et espagnoles. Les dernières négociations entre les deux constructeurs ont été tumultueuses : Airbus considérait qu’il était pris pour un simple sous-traitant et non comme un partenaire. De son côté, Dassault craignait de ne pas être en mesure d’assurer la responsabilité de l’avion (notamment sa maîtrise d’œuvre) face aux exigences d’Airbus.
Finalement, un projet a été déposé sur la table des ministères impliqués : c’est désormais aux gouvernements de les valider. Les négociations entre les trois États concernés sont toujours en cours, afin de départager les tâches sur l’ensemble du projet SCAF.