France : lundi 13 décembre, les dirigeants français et hongrois se sont rencontrés à Budapest lors du sommet rassemblant la France et les pays de Visegrád.
1er voyage d’un président français depuis 2007, Emmanuel Macron était attendu à Budapest lundi 13 décembre. Si les deux chefs d’Etats sont des « adversaires politiques, mais aussi des partenaires européens » selon le premier ministre hongrois, cette rencontre était l’occasion d’approfondir les débats malgré leurs divergences idéologiques.
Soucieux d’afficher une certaine unité, les chefs d’Etat ont préféré mettre en avant leur alliance sur des sujets comme le nucléaire ou la défense européenne, au programme de la présidence française de l’Union européenne qui débutera en janvier 2022. Pour autant, Emmanuel Macron s’est expliqué sur leurs désaccords portant notamment sur l’Etat de droit, le respect des minorités et la lutte contre les discriminations et la corruption. En effet, la Hongrie tout comme la Pologne a adopté une loi interdisant la représentation de l’homosexualité auprès des moins de 18 ans et conteste la primauté du droit européen sur le droit national. La Commission européenne avait réagi en lançant plusieurs procédures pour atteinte aux valeurs de l’Union européenne, notamment un mécanisme de conditionnalité des aides européennes, qui bloque le versement des subventions à la relance. Une position soutenue par le président français qui affirmait qu’il « y a de manière assumée une volonté hongroise, jusqu’aux échéances électorales d’avril, de ne pas avancer sur ces sujets, ça veut dire qu’il n’y aura pas de versements tant qu’il n’y aura pas d’avancées concrètes ».
Cette rencontre était aussi l’occasion pour Emmanuel Macron de trouver des alliés en vue de la présidence française de l’Union européenne. Lors d’un entretien avec la presse, le président français a affirmé vouloir « avancer sur le parquet migratoire, les sujets climatique et énergétique, la boussole stratégique, les sujets de défense et le cap macroéconomique ». La Hongrie semble rallier la France à propos de la naissance d’une armée européenne et de la méfiance de l’influence politique et militaire américaine en Europe et dans le monde. Reste à voir quelles seront les décisions et les mesures mises en place sous la présidence française de l’Union européenne.
Sources:
Macron et Orbán, partenaires malgré eux (courrierinternational.com)
A Budapest, Emmanuel Macron et Viktor Orban actent leurs « désaccords politiques » (lemonde.fr)
Lituanie-Chine : mercredi 15 décembre, la Lituanie a évacué les diplomates de son ambassade à Pékin.
Mercredi 15 décembre, la Lituanie a annoncé avoir évacué ces diplomates de son ambassade à Pékin, dans un contexte de détérioration des relations bilatérales avec la Chine. Le 18 novembre dernier, la Lituanie avait autorisé l’ouverture d’un bureau de représentation de Taïwan à Vilnius. La Chine qui accepte les bureaux de représentation de Taipei, nom de la capitale de l’île mais pas de Taïwan, avait réagi en réduisant le niveau de représentation entre la République populaire de Chine et la Lituanie.
Considérant que Taïwan fait partie de son territoire, la Chine avait expulsé l’ambassadrice lituanienne de Pékin et avait rappelé son ambassadeur avant de cesser d’accorder des visas aux ressortissants lituaniens. De la même manière, les diplomates en poste avaient jusqu’au 14 décembre pour rendre leur accréditation aux autorités. La Lituanie ne sachant pas s’ils continueraient à bénéficier de la protection diplomatique a incité son personnel à sortir du pays et à ne pas remettre ses papiers à la Chine.
La Chine cherche également à modifier le statut de l’ambassade lituanienne à Pékin pour la transformer en bureau de chargé d’affaires, une décision qui ne serait pas conforme avec la convention de Vienne régissant les relations diplomatiques selon Gitanas Nauseda, la conseillère diplomatique du président lituanien. En outre, le départ des diplomates ne signifie pas la fermeture de l’ambassade, celle-ci sera maintenue à distance en attendant que la situation entre les deux pays s’apaise.
Cette décision a été saluée par Taïwan et par le président du Sénat tchèque, en faveur d’une coopération plus étroite avec Taïwan, invitant même son Premier ministre à évoquer la question au Conseil européen. En effet, le 16 décembre se tenait le Conseil européen à Bruxelles, reste à voir quelles sont les mesures qui peuvent être mises en place, notamment dans un contexte de tensions économiques entre Pékin et l’Union européenne.
Sources:
La Lituanie évacue son personnel diplomatique de Chine (lemonde.fr)
Russie : vendredi 17 décembre, la Russie a dévoilé 2 propositions destinées à limiter l’influence militaire des Etats-Unis et de l’OTAN en Europe de l’Est.
Le 17 décembre, sur son site, le ministère des Affaires étrangères russe a dévoilé deux projets de texte, un « Traité entre les Etats-Unis et la Fédération de Russie sur les garanties de sécurité » et un « Accord sur les mesures pour assurer la sécurité de la Fédération de Russie et des Etats membres de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord ». Ces deux documents avaient été transmis les 15 et 16 décembre à Washington et aux pays membres de l’Alliance atlantique. Cet « ultimatum de Moscou » exige par exemple que soient « juridiquement fixés : le renoncement à tout élargissement de l’OTAN [vers l’est], l’arrêt de la coopération militaire avec les pays post soviétiques, le retrait des armes nucléaires américaines de l’Europe et le retrait des forces armées de l’OTAN aux frontières de 1997 », sont ainsi visés 14 Etats d’Europe orientale et des Balkans, devenues membres de l’OTAN après la chute de l’Union soviétique. De même, les bombardiers lourds et les navires de guerre ne seraient pas autorisés à se rendre dans des zones situées en dehors de leur espace aérien ou de leurs eaux nationales à partir desquelles des attaques pourraient être lancées.
Implicitement, ces textes affirment que l’OTAN serait obligée d’abandonner tout projet d’adhésion de l’Ukraine et de la Géorgie. Le correspondant en Russie de la BBC estime que la Russie « demande l’impossible » puisqu’elle exige un droit de veto sur ceux qui rejoignent l’alliance. Une demande vouée à l’échec étant donné que l’OTAN a plusieurs fois affirmé par le passé, que Moscou n’avait pas son mot à dire quant à l’adhésion de ses membres.
En parallèle de la publication de ses textes, la Russie a demandé des discussions avec les Etats-Unis. Une demande qui a été accueillie positivement par la porte-parole de la Maison-Blanche, Jen Psaki, mais à condition que les partenaires européens participent aux réunions. Les dirigeants de l’Union européenne ont prévenu pour leur part que toute agression aurait « des conséquences massives et un coût sévère » et appelle à des efforts diplomatiques pour apaiser les tensions, vives depuis plusieurs semaines.
Sources:
La Russie fixe ses conditions pour une désescalade en Ukraine (courrierinternational.com)
Turquie : les 17 et 18 décembre se tenait le 3ème sommet du partenariat Turquie-Afrique à Istanbul.
Les hauts responsables de 39 pays africains dont 13 chefs d’Etat et deux premiers ministres étaient attendus à Istanbul pour prendre part au 3e sommet Turquie-Afrique. Le premier s’était tenu en 2008 à Istanbul et le second en 214 à Malabo, en Guinée équatoriale.
Ce sommet a pour thème « Partenariat renforcé pour un développement et une prospérité commune » devrait aboutir à des sessions de travail à propos de la santé, de l’éducation et de l’agriculture. De son côté, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, « tiendra des réunions avec ses homologues en marge du sommet » selon Daily Sabah, pour qui cette rencontre est l’occasion d’accentuer la percée de son pays sur le continent africain. Un sommet source d’enjeux, les relations européennes étant distendues et les révolutions arabes n’ayant pas apporté les résultats escomptés.
Ce sommet est donc l’occasion de se refaire une santé auprès des exportateurs, après la chute de la devise turque qui a perdu 45% de sa valeur par rapport au dollar depuis le début d’année. Les espoirs ne sont pas sans fondement puisqu’en 18 ans, le volume des échanges commerciaux a été multiplié par 5, passant de 5,5 milliards de dollars en 2003 à 25,3 milliards de dollars en 2020. De même, l’Afrique compte 43 ambassades turques et la Turkish Airlines dessert aujourd’hui 61 villes. Un investissement qui pourrait s’avérer payant dans les prochaines années et qui s’explique par la stagnation des projets d’admission de la Turquie à l’Union européenne. Au lieu de s’isoler, la Turquie s’est petit à petit tournée vers l’Afrique dont les perspectives économiques et militaires étaient attrayantes.
Sources:
A Istanbul, un sommet pour accentuer la percée turque en Afrique (lemonde.fr)