L’antenne International Security and Defense a sélectionné pour vous les informations importantes de la semaine du 7 juin au 13 juin 2021. L’article a été rédigé par Emma Josso.
Une vaste opération internationale contre le crime organisé a abouti à des centaines d’arrestations dans le monde
Mardi 8 juin, l’Office européen de police, Europol, a détaillé lors d’une conférence de presse la vaste opération Ironside menée conjointement par plusieurs pays contre le crime organisé. L’opération a été mise en place par le FBI américain en coopération avec les services de sécurité de plusieurs autres États comme l’Australie, la Nouvelle-Zélande et plusieurs pays européens.
Cette opération s’est concrétisée par plus de 800 arrestations réalisées dans une vingtaine de pays ces dernières semaines. Ce sont des personnes suspectées d’appartenir à des cercles criminels (mafias, cartels de drogue, syndicats criminels asiatiques…) qui ont été piégés à l’aide de plus de 300 téléphones disséminés et surveillés par les forces de sécurité. Ces téléphones, accessibles uniquement au marché noir et activables grâce à un code délivré par un autre utilisateur de l’appareil, ont rapidement circulé dans les réseaux criminels. Ainsi, des millions de conversations privées ont été espionnées durant trois ans via une messagerie cryptée disponible sur le téléphone, appelée « AN0M », afin d’aboutir aux arrestations finales.
C’est l’Australie qui a affiché le bilan le plus positif avec 224 personnes arrêtées dans le cadre de cette opération, 6 laboratoires de production de drogue fermés et d’importantes quantités d’armes et d’argent saisies.
De la fin de l’opération Barkhane à une alliance internationale anti-djihadiste au Sahel
Jeudi 10 juin, le président Emmanuel Macron a annoncé la fin de l’opération Barkhane « en tant qu’opération extérieure » au Mali. Plusieurs bases vont fermer et les 5100 militaires français aujourd’hui déployés au Sahel vont progressivement voir leurs effectifs être réduits au profit d’une coopération avec les alliés internationaux dans la lutte anti-djihadiste. Ce n’est donc pas vraiment la fin de la présence militaire française dans la région, encore instable, mais une « transformation profonde », selon le président, de celle-ci. Cette lutte renouvelée contre le terrorisme au Sahel reposera essentiellement sur l’opération « Takuba » qui réunit des forces africaines, européennes et internationales. La France restera notamment engagée auprès des États du G5 Sahel.
Le bilan est plutôt balancé pour l’opération qui a commencé en 2014 et qui a succédé à l’opération Serval. L’opération a d’abord été très coûteuse à la fois en termes humains et financiers tandis que la sécurité dans la région reste encore instable. La semaine dernière, plus de 160 personnes ont été tuées par des djihadistes dans la ville de Solhan au Burkina Faso, ce qui en fait l’attaque la plus meurtrière dans le pays depuis 2015. De plus, le sentiment anti-français a gonflé dans les pays de la région.
Cependant l’opération a permis de neutraliser de nombreux hauts-placés et combattants des différents groupes djihadistes présents dans la région comme Daech ou l’État islamique pour le Grand Sahara. Malgré l’annonce de la fin de l’opération, un nouveau succès a été annoncé ce vendredi 11 juin par la ministre des armées Florence Parly : l’armée française a tué un chef djihadiste d’AQMI (Al-Qaida au Maghreb islamique) le samedi 5 juin, qui était impliqué dans l’assassinat de deux journalistes français en 2013.
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La France confirme la suspension de son aide militaire à la Centrafrique
Le ministère de la Défense français a confirmé la suspension de l’aide budgétaire et de la coopération militaire de la France à la Centrafrique. Il accuse la Russie d’y mener une campagne anti-française de désinformation, notamment à l’aide de la société privée de mercenaires Wagner. Les actions françaises ont de plus en plus une mauvaise image dans le pays au profit de l’influence russe. « Les Russes n’y sont pas pour rien, mais les Centrafricains sont au mieux complices de cette campagne » a dénoncé le ministère des Armées.
Ce sont les coopérations auprès du ministère de la Défense et d’autres organes des autorités centrafricaines concernant les réformes de l’armée et du secteur de la sécurité qui sont suspendues ainsi que les coopérations bilatérales interarmées. En revanche, la France poursuit sa coopération dans d’autres secteurs comme la sécurité publique, la sécurité civile, la justice, la santé et l’humanitaire. La France conserve également sa présence au sein des missions européennes et onusiennes menées dans le pays.
Chute des exportations d’armes françaises en 2020 mais succès de l’avion Rafale
La crise sanitaire a porté un coup aux ventes françaises d’armes qui ont chuté de 41 % en 2020 selon un rapport du ministère des Armées au Parlement publié le 1er juin. Le montant des ventes est passé de 8,3 à 4,9 milliards d’euros entre 2019 et 2020. C’est en particulier le manque de « grands contrats supérieurs à 500 millions d’euros » qui a impacté les statistiques de vente.
Cependant de nouvelles ventes sont attendues prochainement et c’est notamment l’avion Rafale qui connaît un certain succès. Outre l’Égypte, la Grèce et la Croatie qui en ont commandé 60 à elles trois, l’Indonésie devrait officialiser la signature de l’achat de 36 Rafale à l’entreprise Dassault prochainement.
La France reste le troisième exportateur mondial en matière d’armement derrière les États-Unis et la Russie, et ses principaux clients sont l’Arabie Saoudite, les États-Unis, le Maroc et les pays européens.
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