L’antenne International Security and Defense a sélectionné pour vous les informations importantes de la semaine du 22 mars 2021. L’article a été rédigé par Emma Josso.
Première réunion des ministres des Affaires étrangères de l’OTAN depuis l’élection de Biden
Ces mardi 23 et mercredi 24 mars 2021 s’est tenue la réunion des ministres des Affaires étrangères de l’OTAN, au siège de l’alliance à Bruxelles. Après les quatre années du mandat de Trump marquées par des tensions, la conférence de presse du secrétaire d’État américain Antony Blinken était très attendue. Ce dernier a annoncé vouloir revitaliser l’alliance et a ré-exprimé l’engagement des États-Unis, rassurant ses alliés européens. Tandis que Trump parlait d’alliance obsolète, Antony Blinken a déclaré qu’elle se trouvait à un moment charnière pour faire face aux menaces qui pèsent sur le monde.
Les sujets encore susceptibles d’être sources de discordes avec Washington sont le partage des dépenses militaires et le retrait des troupes d’Afghanistan. L’accord négocié par Trump avec les Talibans prévoyait un départ de toutes les troupes étrangères d’ici le 1er mai, tandis que le nouveau secrétaire d’État américain annonçait que les États-Unis n’avaient pas encore arrêté leur position et voulaient consulter leurs alliés. Également au centre des discussions : l’engagement pour le réchauffement climatique, la Turquie et le gazoduc Nord Stream 2.
Le premier ministre éthiopien admet la présence des troupes érythréennes du Tigré
Ce mardi 23 mars 2021, sous la pression internationale, le premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, a reconnu la présence des troupes érythréennes au Tigré, région dans laquelle les combats se poursuivent depuis sa décision de lancer une intervention militaire le 4 novembre dernier pour renverser le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) au pouvoir. L’intervention des troupes de l’Érythrée voisin avait été rapportée par des habitants, diplomates et ONG mais démentie par les autorités des deux pays pendant près de 5 mois. Le pays aurait justifié son implication par des « tirs de roquettes » du TPLF lancées vers son sol.
Depuis plusieurs semaines, les habitants de la région dénoncent de nombreuses exactions, dont des massacres et violences sexuelles à grande échelles, effectuées par les forces pro-gouvernementales, éthiopiennes et érythréennes. La haute commissaire de l’ONU avait demandé une enquête sur de possibles « crimes de guerre » au Tigré. Le chef de l’exécutif éthiopien a reconnu mardi l’existence d’abus et a jugé « inacceptables » les atteintes aux civils commises dans la région. Selon un rapport de la Commission éthiopienne des droits de l’homme (EHCR), plus d’une centaine de civils ont été tués par les troupes érythréennes fin novembre dans la ville éthiopienne d’Aksoum. L’ONU et les États-Unis demandent le départ de ces troupes.
Tir de deux missiles d’essai balistique par la Corée du nord
La Corée du nord a effectué un nouvel essai en lançant, ce jeudi 25 mars, deux missiles balistiques. Selon l’état-major interarmes sud-coréen, les missiles seraient partis de la province de Hamgyong du Sud, au centre-est de la Corée du nord et ont atterris dans la mer du Japon, parcourant 450 kilomètres. Organisant une réunion imminente du conseil de sécurité nationale, la Corée du sud n’est pas le seul pays grandement inquiété par les actions de la Corée du nord. Le premier ministre Yoshihide Suga a déclaré que ces tirs étaient une menace pour « la paix et la sécurité au Japon et dans la région ».
Le dernier tir de missiles balistiques de la Corée du nord remontait au 29 mars 2020, il y a tout juste un an. Malgré les résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies lui interdisant de mener ses programmes d’armements nucléaires et de missiles balistiques, et malgré de multiples sanctions internationales, il semble que la Corée du nord entende maintenir sa traditionnelle démonstration de force. Celle de jeudi est d’autant plus explicite que ce sont les premiers tirs balistiques depuis l’arrivée de Biden à la Maison Blanche. La Corée du nord avait déjà lancé deux missiles dimanche 21 mars, alors que le secrétaire d’État américain et le secrétaire à la Défense étaient à Séoul, mais ils étaient de courte portée, non balistiques et donc pas interdits par l’ONU. Passer au cran supérieur est un moyen pour Pyongyang de tester la nouvelle administration américaine et de rappeler aux États-Unis que le dossier sur le nucléaire nord-coréen n’est pas réglé.
La France propose de céder deux de ses frégates à la Grèce pour décrocher un contrat naval
La ministre des Armées, Florence Parly, s’est rendue en Grèce ce jeudi 25 mars, dans le cadre des cérémonies du bicentenaire de l’indépendance du pays (25 mars 1821). La France, en menant une expédition navale avec les britanniques et les russes, avait aidé le pays à vaincre la flotte turco-égyptienne. Envoyer la ministre des armées pour représenter la France n’est pas un choix anodin car les deux pays sont en pleine négociations sur des marchés d’équipements militaires.
La France avait déjà réglé la vente de 18 avions Rafale à la Grèce mais espère encore décrocher le contrat naval destiné à équiper le pays de quatre frégates neuves et quatre rénovées, dans le cadre d’un appel d’offres international qui suscite les convoitises. Pour l’obtenir, la France a proposé comme « solution intermédiaire », en attendant la mise en service des frégates neuves, de donner à la Grèce deux de ses frégates : la frégate anti-aérienne Jean-Bart et la frégate anti-sous-marine Latouche-Tréville, qui atteignent la fin de leur carrière dans la Marine nationale française mais pourraient être modernisées pour rejoindre la flotte grecque.
Sources