L’antenne International Security and Defense a sélectionné pour vous les informations importantes de la semaine du 1er février 2021. L’article a été rédigé par Inès Evrain.
Opération “Ulysse” : le procès est ouvert
Le 1er février s’est ouvert le procès de deux Français et un Marocain, accusés d’avoir voulu commettre des attentats terroristes en 2016.
Ces attentats ont été déjoués grâce à l’opération “Ulysse”, une cyberinfiltration débutée par les agents de la DGSI en 2016. C’est un procès inédit, car il s’agit du premier à reposer sur une telle opération.
Parmi les accusés, Yassine Bousseria et Hicham El-Hanafi, sont jugés pour “association de malfaiteurs terroriste en vue de la préparation de crimes d’atteinte aux personnes”. En 2016, ces deux Français venant de Strasbourg avaient cherché à se procurer des armes. Ils risquent 30 ans de prison.
Un véritable “cheval de Troie” vers l’Etat islamique, d’où son nom, cette opération a permis d’éviter de nouveaux bains de sang sur le territoire national.
Coup d’État en Birmanie
Le 31 janvier, l’armée birmane a commis un coup d’État contre le gouvernement d’Aung San Suu Kyi et son parti la Ligue nationale pour la démocratie. Cette semaine, les appels à la désobéissance civile se sont multipliés, notamment de la part des médecins et personnels travaillant dans le secteur de la santé. Aung San Suu a été inculpée le 3 février et accusée d’avoir enfreint une règle commerciale concernant les exportations. Le général Min Aung Hlaing, qui concentre désormais le pouvoir, a promis de nouvelles élections dès la fin de l’état d’urgence en cours (d’une durée d’un an).
En réponse à ce coup d’État, les États-Unis ont menacé les généraux birmans de sanctions. De son côté, les Nations Unies ont organisé une réunion d’urgence, mais se sont butées au droit de veto de la Chine, principal soutien de la Birmanie au sein de l’institution. L’armée birmane est d’ors et déjà sous sanctions internationales, du fait d’exactions commises en 2017 à l’encontre des Ouïghours.
Retour des tensions à la frontière irlandaise
Le 3 février, l’Union européenne et les autorités locales d’Irlande du Nord ont demandé aux personnels des ports de Belfast et de Larne de suspendre leurs contrôles, et de se retirer. La raison : des craintes pour leur sécurité, à la suite de la découverte de graffitis contestant l’instauration d’une frontière en mer d’Irlande. Certains graffitis énonçaient notamment “Tous les douaniers sont des cibles !”
Le Premier Ministre britannique, Boris Johnson n’a pas attendu pour accuser l’Union européenne de fragiliser la paix dans la région. Cette paix, trouvée en 1998, a mis fin à trois décennies d’un conflit intercommunautaire, au sein duquel les groupes paramilitaires ont joué un rôle majeur. Ces groupes paramilitaires, encore très présents en Irlande du Nord, n’ont pour l’instant pas lancé d’action contre cette frontière.
C’est la crainte d’une réapparition des tensions qui a poussé l’Union européenne et le Royaume-Uni à signer le traité nord-irlandais, et à conserver la région au sein du marché unique européen. Une solution qui ne plaît pas particulièrement aux unionistes, et qui risque d’enflammer une nouvelle fois les régions de la frontière irlandaise.
Joe Biden souhaite mettre fin à l’implication américaine dans la guerre du Yémen
C’est au cours de sa visite au département d’État, le 4 février, que le président américain Joe Biden a dévoilé la diplomatie qu’il souhaite mettre en place au cours de ces quatre prochaines années. Parmi les décisions annoncées, il a affirmé vouloir mettre fin à l’implication américaine dans la guerre du Yémen, “catastrophe humanitaire et stratégique”.
Il souhaite ainsi mettre fin au soutien américain à la coalition saoudienne, et arrêter la vente d’armes aux forces engagées dans ce conflit.
Dans son discours, Joe Biden a également décrété vouloir renforcer les efforts des Nations Unies pour instaurer un cessez-le-feu, créer un couloir humanitaire, et rétablir les efforts de négociations de paix entre les différentes parties.