De 1899 à 1902, un conflit armé a lieu entre les États-Unis et la Première République philippine. Cela fait suite à la guerre hispano-américaine, au cours de laquelle les Etats-Unis ont soutenu la révolution philippine contre l’Espagne. L’archipel était alors une colonie espagnole depuis que l’explorateur portugais Fernand de Magellan avait revendiqué ces îles au nom de la couronne d’Espagne en 1521. C’est le traité de Paris du 10 décembre 1898 qui met fin à la guerre hispano-américaine et engage un nouveau conflit entre les Américains et les Philippins.
Les Etats-Unis achètent à l’ancienne puissance coloniale espagnole l’archipel des Philippines, alors en pleine révolution pour obtenir son indépendance. Dès la fin du 19ème siècle, les Etats-Unis espèrent en effet asseoir leur présence dans l’océan pacifique – certains historiens analysent d’ailleurs ce conflit comme un tournant de l’histoire américaine, marquant la fin de la conquête de l’Ouest. C’est le début de l’expansionnisme ultra-marin des Etats-Unis « impérialistes », qui se perçoivent désormais comme une puissance civilisatrice.
La guerre entre les Etats-Unis et les Philippines (1899-1902) s’achèvera par la dissolution de la Première République des Philippines en 1901. Les américains imposent un protectorat sur l’archipel. L’archipel ne redeviendra indépendant qu’en 1946, au moment de la décolonisation post Seconde Guerre mondiale. C’est donc le 22 octobre 1946 que l’entrée en vigueur du traité de Manille (signé le 4 juillet de la même année) marque l’indépendance des Philippines.