Le 2 novembre 2010, le Président français Nicolas Sarkozy et le Premier ministre britannique David Cameron signent deux traités de coopération militaire, appelés « accords de Lancaster House » ou « traités de Londres ». Ceux-ci prévoient une coopération étroite des deux pays dans deux domaines : un premier volet est consacré au développement et à l’emploi des armes nucléaires, et un second volet conventionnel prévoit une coopération accrue des forces militaires et un partage du matériel, des équipements et des technologies. Parmi les projets communs envisagés par le traité, on trouve les installations d’essais nucléaires, le développement des futurs drones et missiles ainsi que la création d’une force expéditionnaire commune interarmée – qui est probablement le sujet le plus ambitieux de ces traités.
La coopération entre la France et la Grande-Bretagne est née surtout pour deux raisons. Tout d’abord, du fait de l’idéologie similaire de deux pays concernant l’emploi des forces armées. Sur ce terrain, la France est beaucoup plus proche de la Grande-Bretagne que de son autre partenaire européen principal, l’Allemagne. Cela est devenu évident lors de l’intervention militaire en Libye en 2011. L’Allemagne n’ayant pas voulu participer à cette opération, celle-ci fut largement exécutée par le couple franco-britannique et a ainsi démontré le rapprochement prévu par les traités de Londres. Deuxièmement, les deux pays sont soumis à des économies budgétaires qui rendent une mutualisation militaire d’autant plus utile.
Depuis 2010, des sommets franco-britanniques en matière de défense sont tenus régulièrement. Certains projets ont abouti ou sont encore en train d’être développés (par exemple, un drone commun au combat), et d’autres ont tout simplement été abandonnés (des technologies communes pour les sous-marins). Cette coopération, scellée par les traités de Londres, reste au premier plan une coopération bilatérale et a ainsi été considérée en 2010 par d’autres pays européens comme un recul de l’idée d’une Europe de la défense – idée que la Grande-Bretagne a toujours refusée. Or, ces dernières années, la coopération franco-britannique n’a pas été aussi dynamique qu’en 2010 et 2011 et il reste à voir de quelle manière le Brexit va influencer les traités de Lancaster House.
[Sources]
Pour approfondir: http://www.iris-france.org/78039-le-brexit-peut-il-tuer-lancaster-house/