Cette année 2018 a été marquée par la célébration du centenaire de l’armistice de la Première guerre mondiale. Malgré le caractère sanglant de la Grande Guerre et de sa première année, des épisodes de fraternisations sont survenus au front dans le nord de la France le jour de Noël. Des soldats alliés, ayant entendu des chants de Noël du côté adverse, ont été appelés par les soldats allemands, amenant les deux camps à se retrouver, discuter, et finalement se faire dans le cadre de matchs de football sur le no man’s land entre les tranchées. Sous les bombes, les soldats ont affronté tantôt leurs amis ou leurs ennemis le temps des célébrations de Noël, et ce, non plus par les armes mais par le sport. Dans certains cas, les deux camps en profitaient pour inhumer simultanément leurs morts, pendant que d’autres échangeaient quelques cadeaux et quelques vivres.
Plusieurs soldats ont relaté cet épisode de fraternisation, dans leurs écrits ou leurs correspondances. « Qui sait ? Peut-être un jour sur ce coin de l’Artois, on élèvera un monument pour commémorer cet élan de fraternité entre des hommes qui avaient l’horreur de la guerre et qu’on obligeait à s’entre-tuer malgré leur volonté » se rappelait Louis Barthas dans ses carnets, quand Graham William écrivait « les Allemands chantaient une de leurs chansons, nous une des nôtres, jusqu’à ce que nous entamions O Come All Ye Faithful, et que les Allemands reprennent avec nous l’hymne en latin Adeste Fideles. Et alors je me suis dit : eh bien, c’est vraiment une chose extraordinaire – deux nations chantant le même chant de Noël en pleine guerre. » dans l’une de ses lettres.
Sources :
1. Les carnets de guerre de Louis Barthas, tonnelier 1914-1918, La Découverte, Paris, 2013
2. Graham Williams, 5th Battalion London Regiment (London Rifle Brigade), BBC TV, 1981.